Malheureusement (pour nous), de nombreuses dates sont déjà "Sold out" (en plus de celles indiquées sur ce flyer).
jeudi 5 décembre 2013
mercredi 4 décembre 2013
Tournée Détroit
Toutes ces dates ne sont pas encore confirmées, mais les rumeurs sont persistantes !
11 avril : Clermont Ferrand (La Coopérative de Mai)
6 mai : Esch-sur-Alzette (Rockhal)
8 mai : Amiens (Cirque Jules Verne)
14 mai : Lille (Aéronef)
15 mai : Bruxelles (l'Ancienne Belgique)
20 mai : Toulouse (Bikini)
21 mai: Marseille (Le Moulin)
11 avril : Clermont Ferrand (La Coopérative de Mai)
6 mai : Esch-sur-Alzette (Rockhal)
8 mai : Amiens (Cirque Jules Verne)
14 mai : Lille (Aéronef)
15 mai : Bruxelles (l'Ancienne Belgique)
20 mai : Toulouse (Bikini)
21 mai: Marseille (Le Moulin)
mardi 3 décembre 2013
Cantat / Humbert: "Horizons" par Détroit, revue de détail(s) / sudouest.fr
17/11/2013
Cantat / Humbert: "Horizons" par Détroit, revue de détail(s)
Source : http://musique.blogs.sudouest.fr/
Source : http://musique.blogs.sudouest.fr/
Très attendu, « Horizons », le premier album de Détroit, paraît aujourd’hui. Joliment emballé dans un étui cartonné en trois volets, c’est un album chargé d’une belle mélancolie. Composé de douze titres (dont deux intermèdes instrumentaux, « Détroit – 1 » et « Détroit – 2 »), « Horizons » est essentiellement composé de ballades. Les orchestrations sont délicates et s’habillent d’harmoniques sophistiquées: arrangements de cordes, contrebasse aux doigts ou à l’archet, boucles…
Il se referme sur une reprise du classique de Léo Ferré, « Avec le Temps », sur un groove presque electro.
Il se referme sur une reprise du classique de Léo Ferré, « Avec le Temps », sur un groove presque electro.
detroit-photo Richard Dumas.jpg« Horizons » a été enregistré pour partie au studio La Grande par Bruno Green, et au studio Vega, en Provence par Bruno Green et Bertrand Montandon (The Dodoz, Coming Soon, Soma…)
Bruno Green, qui assure par ailleurs claviers et programmations sur l’ensemble de l’album est un auteur-compositeur rennais, membre originel du groupe Santa Cruz et fondateur du label indépendant Silent Records. Devenu aujourd’hui producteur réputé, il dirige un des meilleurs studios de mastering de France.
Seule la chanson « Droit dans le soleil » est née lors d’une autre session : la guitare et la voix ont été enregistrées par Wajdi Mouawad (par ailleurs co-auteur des paroles de la chanson) au Liban, à la volée, en une prise directe. La chanson a ensuite été mixée au studio Britannia Row à Londres, par le grand John Parish. Cet acolyte de PJ Harvey, par ailleurs producteurs de disques de Eels, Dionysos, Dominique A et tant d’autres, était pressenti pour assurer la production d’ « Horizons » ce que son emploi du temps n’a pas permis.
Ion Meunier, du groupe Shaka Ponk, assure la batterie sur la quasi-totalité de l’album.
La pochette a été réalisée par Jérôme Witz, d'après des photos de Bertrand Cantat.
Les deux photos noir et blanc qui accompagnent cet article sont signées © Richard Dumas.
La pochette a été réalisée par Jérôme Witz, d'après des photos de Bertrand Cantat.
Les deux photos noir et blanc qui accompagnent cet article sont signées © Richard Dumas.
Track by track
« La Muse ».
Dans la chanson qui ouvre l’album, Bertrand Cantat chante son attachement fusionnel à la musique. « Ca m’inspire chaque fois que je respire ton essence complice qui, goutte à goutte, s’immisce en moi… » chante-t-il sur cette ballade lumineuse, dont la coda superpose voix, guitares, larsens et arpèges.
Dans la chanson qui ouvre l’album, Bertrand Cantat chante son attachement fusionnel à la musique. « Ca m’inspire chaque fois que je respire ton essence complice qui, goutte à goutte, s’immisce en moi… » chante-t-il sur cette ballade lumineuse, dont la coda superpose voix, guitares, larsens et arpèges.
« Glimmer in your eyes ».
Premier des deux morceaux en anglais, « Glimmer in your eyes » voit tourner sur un mid-tempo arpèges de cordes acoustiques et électriques, bourdon, notes tenues d’harmonica et la belle profondeur des arrangements de cordes (violon, alto et violoncelle). Nostalgique, tendre et mélancolique, le texte évoque le manque d’un être aimé.
Premier des deux morceaux en anglais, « Glimmer in your eyes » voit tourner sur un mid-tempo arpèges de cordes acoustiques et électriques, bourdon, notes tenues d’harmonica et la belle profondeur des arrangements de cordes (violon, alto et violoncelle). Nostalgique, tendre et mélancolique, le texte évoque le manque d’un être aimé.
« Terre brûlante ».
De longues envolées de voix, une rythmique hypnotique, le morceau roule comme un camion lancé sur une piste droite et sans fin.
De longues envolées de voix, une rythmique hypnotique, le morceau roule comme un camion lancé sur une piste droite et sans fin.
« Ange de désolation ».
Berceuse crépusculaire, comme un message envoyée vers l’au-delà.
Une version acoustique live acoustique est sur le site de Off Studio.
Berceuse crépusculaire, comme un message envoyée vers l’au-delà.
Une version acoustique live acoustique est sur le site de Off Studio.
« Horizon ».
Dévoilé la semaine dernière sur le web, « Horizon » raconte la détention carcérale, sur fond de larsens tourbillonnants, avant que l’orage électrique n’éclate. « Cherche ton horizon / Traverse les cloisons ».
« Droit dans le soleil ».
Dans l’interview accordée à Céline Musseau et publiée hier dans « Sud Ouest Dimanche », Bertrand Cantat raconte : « J’ai trouvé le thème de « Droit dans le soleil », c’était obsédant, ça tournait dans ma tête. Avec Wajdi, nous avons passé la journée ensemble et, jusque tard, nous avons écrit. En fin de nuit, il a pris un micro et, à main levée, m’a enregistré alors que je chantais et jouais de la guitare. Le morceau tel qu’il est sur l’album, c’est la première version, la première prise. C’est aussi la première fois de ma vie que je travaille des paroles en coécriture, sur quatre morceaux en tout, avec Olia Ougrik et Claude Faber, des gens qui nous sont chers. »
« Le Creux de ta main ».
Chacun reconnaîtra dès la première note que ce groupe est bien celui de l’ancien chanteur de Noir Désir. La frappe lourde de batterie et sa syncope si caractéristique, le son sec et rapeux de la Fender Telecaster, la rythmique qui fait taper du pied, le chant de Cantat scandé… Le souvenir de « Ici Paris », « L’Homme Pressé » ou « Comme elle vient » refait aussitôt surface.
« Sa majesté ».
Basse en boucle au groove rond et efficace, petites percussions, voix grave… Samaha Sam de Shaka Ponk y chante des chœurs aux couleurs soul-funk tandis que d’une voix grave, Bertrand Cantat dénonce la presse à scandale et la manipulation médiatique.
Basse en boucle au groove rond et efficace, petites percussions, voix grave… Samaha Sam de Shaka Ponk y chante des chœurs aux couleurs soul-funk tandis que d’une voix grave, Bertrand Cantat dénonce la presse à scandale et la manipulation médiatique.
« Null and Void ».
Ballade pop-rock de facture assez classique, au groove élégant, au gimmick de guitare entêtant et doux… Un morceau joliment produit, délicat et efficace.
Ballade pop-rock de facture assez classique, au groove élégant, au gimmick de guitare entêtant et doux… Un morceau joliment produit, délicat et efficace.
« Avec le temps ».
On sait l’attachement de Bertrand Cantat à Léo Ferré, et chacun se souvient de la chanson « Des Armes », que Noir Désir avait composée sur des paroles inédites de Ferré et publiée sur son ultime album, en 2001. En janvier dernier, Bertrand Cantat avait interprété « Avec le Temps » sur la scène du Zénith de Paris avec Shaka Ponk. La version livrée ici tourne sur une basse saturée métronomique, dans un univers sonore ténébreux, profond et grave.
On sait l’attachement de Bertrand Cantat à Léo Ferré, et chacun se souvient de la chanson « Des Armes », que Noir Désir avait composée sur des paroles inédites de Ferré et publiée sur son ultime album, en 2001. En janvier dernier, Bertrand Cantat avait interprété « Avec le Temps » sur la scène du Zénith de Paris avec Shaka Ponk. La version livrée ici tourne sur une basse saturée métronomique, dans un univers sonore ténébreux, profond et grave.
CD PROMO - DETROIT / "Droit dans le soleil "
Ci-dessous le CD promotionnel du premier single :
Vous pourrez le croiser sur eBay pour un prix compris entre 35 et 70 euro !
dimanche 1 décembre 2013
"Horizons", l’album de Cantat et Humbert, en route pour le succès / sudouest.fr
"Horizons", l’album de Cantat et Humbert, en route pour le succès
Publié le 01/12/2013 à 17h00
Par Cathy Lafon, avec AFP
Source : http://www.sudouest.fr/
Les ventes du disque publié le 18 novembre par Détroit, le nouveau projet musical de Bertrand Cantat et Pascal Humbert, cartonnent
Pascal Humbert et Bertrand Cantat forment le groupe Détroit (Photo Richard Dumas)
Avec plus de 3 000 ventes le premier jour de sa sortie et 32 000 ventes dès la première semaine, "Horizons", sorti chez Barclay/Universal, est entré directement à la deuxième place du top album, derrière le phénoménal "Racine carrée" de Stromae et devant "Les chansons de l’innocence retrouvée" d’Étienne Daho, publié le même jour.
Bientôt disque d'or ?
Le succès d'"Horizons", sorti presque trois ans jour pour jour après la décision de Serge Teyssot-Gay de mettre fin à l'aventure Noir Désir, confirme l'incroyable attente du public.
Le disque a de fortes chances d'atteindre les 40 000 exemplaires et d'être certifié disque d'or. Il caracole aussi en tête des ventes sur iTunes.
Dès sa mise en ligne, le 30 septembre, "Droit dans le soleil", premier titre de l’album à avoir été publié, était entré au deuxième rang des charts de téléchargements numériques. Sa vidéo acoustique a été vue plus de 625 000 fois depuis sa sortie.
Les concerts à venir en 2014
La première apparition sur scène du duo Détroit, formé par l’ancien chanteur de Noir Désir et le multi-intrumentiste Pascal Humbert, jadis membre de Passion Fodder et 16 Horspower, doit avoir lieu en Belgique le 15 mai 2014, pour un concert à Bruxelles, à l'Ancienne Belgique. Les tickets sont d'ores et déjà en vente.
Les cinq dates programmées à Paris, les 4, 5 et 6 juin 2014 à la Cigale, puis les 1er et 2 juin, affichent toutes complet. Selon l’organisateur de la tournée, Uni-T, les places se sont arrachées en quelques minutes. Une tournée en région est prévue : on en connaîtra les dates le 5 décembre.
Ces deux dernières années, Bertrand Cantat s'est déjà produit en public à plusieurs reprises, mais toujours brièvement et en tant qu'invité d'autres artistes, comme Eiffel, Amadou et Mariam ou Shaka Ponk.
Ces concerts marqueront le véritable retour sur scène du chanteur bordelais depuis le drame de Vilnius et la mort de Marie Trintignant, en 2003.
PLUS D'INFO SUR "HORIZONS" ET DETROIT
Détroit est un projet musical créé par Bertrand Cantat et Pascal Humbert (Passion Fodder, 16 horsepower…). Les deux musiciens avaient collaboré ensemble par le passé, notamment sur Chœurs, la musique illustrant la trilogie de Sophocle, mise en scène au théâtre par Wajdi Mouawad créée en en 2011 au Rocher Palmer à Cenon (Gironde).
L’album "Horizons" a été réalisé et mixé par Bertrand Cantat, Pascal Humbert et Bruno Green. Les séances d’enregistrement ont eu lieu cet été au studio Vega à Carpentras. Le mixage s’est déroulé à La Frette Studios en Île de France. Le disque contient 10 titres dont 2 en anglais.
La chanson "Droit dans le soleil" a été co-écrite au Liban par Bertrand Cantat et Wajdi Mouawad, et mixé par John Parish à Londres. La prise de guitare et de voix du morceau ont été effectuées par Wadji Mouawad, a Be ït-el-Din' (Liban), à l’aube, sur un appareil portatif. Cette voix est restée la prise définitive du titre.
Noir Détroit / liberation.fr
Noir Détroit
Source : http://next.liberation.fr
Gilles RENAULT 18 novembre 2013 à 20:56
Le multi-instrumentiste Pascal Humbert et Bertrand Cantat. (Photo Richard Dumas)
CRITIQUE
Bertrand Cantat, en duo avec Pascal Humbert, signe un retour discret avec «Horizons»
CRITIQUE
Bertrand Cantat, en duo avec Pascal Humbert, signe un retour discret avec «Horizons»
Fin septembre, quand a été divulguée la chanson Droit dans le soleil, le retour de Bertrand Cantat dans le circuit a provoqué un véritable barouf médiatique. Fallait-il, ou non, accorder l’absolution artistique à celui qui, depuis dix ans, ne squattait plus guère que la rubrique faits divers, du meurtre à Vilnius, en Lituanie, de sa compagne, l’actrice Marie Trintignant, au suicide par pendaison de Kristina Rady, la mère de ses deux enfants, qui lui reprochait semble-t-il une attitude destructrice, limite psychotique ?
Etymon. Condamné à huit ans de prison et libéré au bout de quatre, l’homme a purgé sa peine, au moins d’un point de vue strictement légal, beaucoup refusant de lui donner quitus. Un mois et demi après le titre d’appel poignant Droit dans le soleil, sort l’album Horizons, sous l’identité de Détroit, accompagnée, entre parenthèses sur la jolie pochette, du nom des deux musiciens impliqués, le multi-instrumentiste Pascal Humbert, et donc, dans le rôle de l’archange maudit, Bertrand Cantat.
Le sait-on, le mot «détroit» («là où les voyageurs, les astres et les embruns croisent leurs destinées», dixit l’argumentaire) possède le même étymon latin, districtus, que «détresse», cet irrémédiable sentiment d’affliction qui irrigue l’impossible retour de la rock star perdue.
A l’inverse du tohu-bohu provoqué par l’annonce du come-back, la sortie de l’album, hier, se fait dans une relative discrétion. Hormis une interview à l’embarrassante complicité publiée dans les Inrocks fin octobre, Bertrand Cantat a fait le choix prudent de ne pas s’exprimer. Reste donc à écouter ce que dit Horizons, rite expiatoire qui règle des comptes avec les médias («Dans leur panier à ordures il y aura / Cinq cent dix versions / Pour engraisser les porcs», Ange de désolation ; «Au dehors, le spectacle abject continue / Et tous les doigts pointés en déluge de papier / Envahissent les avenues», Horizon), ressasse l’irréparable («Je t’aime mais je ne tiens pas dans le creux de ma main») et retombe ponctuellement (Terre brûlante) dans l’ornière de ce galimatias déclamatoire qui souvent menaça Noir Désir.
Lenteur. Plutôt distinguée, la partie musicale (guitare, basse, batterie, programmations, auxquelles s’adjoignent diverses ornementations : violon, violoncelle, harmonica) privilégie une certaine lenteur introspective où la rage ne s’autorise que de brèves incursions (le Creux de ta main, unique écho aux incandescents Tostaky ou Un jour en France d’antan). Deux titres en anglais sans intérêt ni accent (Glimmer in Your Eyes, Null and Void) complètent l’appareillage, avant une ultime reprise d’Avec le temps, aussi attendue (Léo Ferré appartient au panthéon du chanteur, qui l’a déjà hommagé sur disque et sur scène) que tristement antithétique : «Avec le temps, va, tout s’en va / On oublie les passions et l’on oublie les voix…» Alors que tout ce qui précède s’emploie à démontrer l’exact contraire.
Gilles RENAULT
Détroit, CD : «Horizons» (Barclay).
Gilles RENAULT
Détroit, CD : «Horizons» (Barclay).
Détroit : « Une charge émotionnelle énorme » / lesoir.be
Source : http://blog.lesoir.be
Catherine Graindorge est une artiste qui s’épanouit sur scène et multiplie les collaborations. La violoniste bruxelloise vient de prêter ses cordes à Détroit, sur quelques morceaux de l’album Horizons tout juste sorti.
Jusqu’ici, on avait pu l’entendre avec Venus, Thot et Monsoon. Ou Nox, un trio violon/(contre)basse/batterie aux influences rock/classique/jazz. Et puis sur un premier album solo enregistré en 2012. The secret of us all, c’est son titre, est de ces précieuses cartes de visite : sans lui, la route de Catherine Graindorge n’aurait probablement pas croisé celle de Pascal Humbert et Bertrand Cantat.
Par quel biais s’est nouée cette collaboration avec Détroit ?
C’est Pascal Humbert, avec qui j’ai une chouette relation – nous essayions de travailler ensemble depuis plusieurs années -, qui m’a contactée pour enregistrer du violon et de l’alto sur Horizons. Sans ce contact, je ne vois pas comment je me serais retrouvée là… Pascal aime bien ma musique, il a entendu mon album et il a parlé de moi à Bertrand Cantat. Pascal est quelqu’un en qui j’ai entièrement confiance, et j’ai accepté sa proposition.
Pas d’hésitation, quand la proposition est arrivée ?
J’ai accepté de le faire… Alors évidemment, une fois que je me suis retrouvée devant Bertrand Cantat, il y a tout son passé, une charge émotionnelle qui est énorme, et on ne peut pas s’empêcher de revoir toutes les images qui ont été bassinées par la presse. Mais en même temps, c’est quelqu’un qui m’a touchée. Je ne le pose pas en victime. Mais avec tout ce qu’il porte en lui… Et donc j’assume totalement ma collaboration !
T’es-tu sentie d’autant plus touchée que tu es toi-même artiste ?
Difficile de répondre. Je ne peux pas me mettre à la place de quelqu’un d’autre. Mais je suis dans la position d’une artiste et effectivement, ma sensibilité est peut-être plus « alerte » par rapport à l’artiste. Le fait que je sois aussi mère, peut-être aussi que mon père a été en prison (Ndlr : l’avocat Michel Graindorge)… Ça n’a rien à voir, mais la rumeur, j’ai vécu ça. Je le redis : la situation est totalement différente, mais pendant des années, même quand mon père a été acquitté, j’ai été « la fille de » et j’ai été jugée en fonction, positivement ou négativement. Je sais donc tout le poids que ça représente. Mais artistiquement, Bertrand Cantat est quelqu’un d’entier. C’est quelqu’un d’entier dans tous les sens du terme, et on ne peut pas ne pas être sensible à toute cette charge émotionnelle.
Concrètement, comment s’est déroulé ce travail ?
Tout a été très vite : Universal m’a contactée en juin pour aller enregistrer dix jours plus tard à Carpentras au studio Vega. J’ai reçu deux morceaux deux jours auparavant, j’ai donc pu un peu préparer chez moi. Quand j’ai débarqué là-bas, j’ai enregistré de midi à minuit et j’ai essentiellement improvisé. C’était super, parce que Bertrand et Pascal, et Bruno Green qui était avec eux dans l’aventure, me laissaient essayer des choses. Au final, j’ai enregistré du violon/alto sur quatre morceaux, dont trois figurent sur l’album…
C’est ça qui t’a été demandé : beaucoup d’impro ?
Pascal savait que je fonctionne beaucoup là-dessus. Je peux préparer des choses à la maison, mais une fois que je suis dans une situation précise, j’aime bien partir et improviser. Mon travail a donc beaucoup tourné autour de ça, de l’impro, et chacun rebondissait sur mes propositions. Puis je suis revenue à Bruxelles et ils ont continué leur petit bout de chemin. Il y a quelques jours, Universal m’a recontactée pour répéter et enregistrer trois clips, pour trois morceaux de l’album qui seraient réinterprétés à trois, donc Bertrand , Pascal et moi (Ndlr : c’est en boîte, depuis cette interview). Dans ce projet, je suis le vent qui passe, mais… j’ai parlé à Pascal il y a peu : eux-mêmes ne savent pas très bien vers où ça va. Ils se laissent porter…
Vu de l’extérieur, on peut percevoir dans Détroit un petit quelque chose de pas calculé, non ?
Ils ont passé deux ans à répéter et enregistrer dans le grenier de Bertrand, juste à deux, et ils étaient vraiment très longtemps dans une grande intimité. Puis ils ont décidé de faire cet album, mais ils ne savaient même pas en enregistrant s’ils allaient faire du live. Je crois qu’ils vivent au jour le jour, avec ce projet. Jusqu’ici en tout cas, ils ont vécu au jour le jour. Il y a eu beaucoup d’interruptions. C’est tout un monde à gérer aussi, je pense. Leur souhait, c’est de pouvoir enfin se retrouver dans la musique.
Humainement parlant, qu’as-tu trouvé dans cette collaboration ?
J’avais enfin le plaisir immense de travailler avec Pascal. Avec Bertrand aussi, bien entendu, mais je le redis : Pascal, c’est une histoire qui remonte à des années. J’ai vu 16 Horsepower sur scène à Genève il y a une dizaine d’années, dans un festival. J’étais justement dans une période pleine d’angoisses métaphysiques, et donc David Eugene Edwards avec ses yeux révulsés, qui se donnait entièrement, c’était impressionnant. Et Pascal à ses côtés, avec ce son de basse, ancré dans le sol, m’a fort impressionnée aussi. J’ai découvert Lilium plus tard… C’est vraiment tout un parcours. Je me suis dit : « Un jour, je voudrais travailler avec cet homme ! » Ça a mis un temps fou. J’ai un projet avec Hugo Race, sur lequel nous avons commencé à travailler, et nous voudrions que Pascal en fasse partie. Pascal voudrait en faire partie aussi, mais il est tellement pris par Détroit que je ne sais pas si ça se fera. Mais c’était déjà le début d’une collaboration.
Didier Stiers
Horizons" l'album de Détroit, nouveau groupe de Bertrand Cantat est dans les bacs / francebleu.fr
par Mila Ta Ninga, France Bleu Gironde
"Horizons" l'album de Détroit, nouveau groupe de Bertrand Cantat est dans les bacs
Source : http://www.francebleu.fr/
Lundi 18 novembre 2013 à 07h00
Après des années de silence, Bertrand Cantat sort, ce lundi 18 novembre, un album avec son groupe Détroit, en duo avec Pascal Humbert. Une sortie teintée de polémique, dix ans après le drame de Vilnius et le meurtre de sa compagne Marie Trintignant. Un album où Bertrand Cantat fait des références directes à sa vie. Ce qui n'était pas le cas du temps de Noir Désir, selon son ancien manager.
Bertrand Cantat sur la scène du festival des Terres Neuves le 2 octobre 2010 © Radio France
L'album de l'ancien leader du groupe Noir Désir, sort ce lundi. Le groupe : Détroit. Le nom de l'album : Horizons. Un duo entre deux connaissances de longue date, Bertrand Cantat et Pascal Humbert en collaboration avec Bruno Green.
Depuis fin septembre, la maison de disque Barclay/Universal, prend toutes les précautions pour une communication à minima. Bertrand Cantat ne s'est exprimé que dans les Inrockuptibles le 23 octobre dernier, qui titre "Un homme qui ne se cherche pas d’excuses, mais qui ne peut survivre sans la musique".
Côté musical, le 30 septembre, signe la sortie du premier single, extrait de l'album, "Dans le Soleil", suivi le 4 novembre par "Null and void" et enfin vendredi dernier le dernier des titres en avant première, "Horizon".
"Jusqu'ici, Bertrand n'avait pas fait de références directes à sa vie. Là, il y en a."
— Didier Estèbe, ancien manager de Noir Désir
Autre précaution : la date de sortie. Au départ, prévue pour le 24 novembre, la date a été avancée au 18 novembre pour éviter qu'elle ne coïncide avec la Journée internationale de la violence à l'égard des femmes.
Affaire Trintignant en fond de tableau
Bien évidemment la sortie de cet album fait ressurgir les déboires judiciaires l'ex-leader de Noir Désir. Il y a dix ans, à Vilnius, l'actrice Marie Trintignant meurt sous les coups portés par Bertrand Cantat. D'ailleurs dès la sortie de premier single d'Horizons, les avis ont divergé. Selon un sondage BVA Le Parisien Aujourd'hui en France, paru le 30 septembre dernier : 59 % des Français connaissant Bertrand Cantat trouvent normal qu'il puisse reprendre sa carrière "car il a maintenant accompli sa peine". Ils ne sont que 37 % à dire ne pas trouver ça normal, "car après sa condamnation, ce n'est pas décent".
Tournée 2014 : en mai au Krakatoa
C'est en tout cas le souhait de Didier Estèbe, le directeur de la salle de concert basée à Mérignac qui est en pleine négociation pour fixer une date exacte. D'ors et déjà, il annonce, que le concert sera "sûrement le moins cher de toute la tournée 2014", aux alentours de 25 euros la place. En attendant, depuis ce matin, vous pouvez trouver l'album Horizons et ses dix titres à partir de 15,95 euros dans les points de ventes habituels.
"Horizons", le nouvel album de Bertrand Cantat sort ce lundi / nouvelobs.com
Actualité > Culture > "Horizons", le nouvel album de Bertrand Cantat sort ce lundi
"Horizons", le nouvel album de Bertrand Cantat sort ce lundi
Source : http://tempsreel.nouvelobs.com
Publié le 18-11-2013 à 07h54
"Horizons" est en fait l'œuvre d'un duo, celui formé par Bertrand Cantat et le bassiste Pascal Humbert, qui se connaissent depuis de nombreuses années.
Bertrand Cantat aux Eurockéennes de Belfort en juin 2012. (SEBASTIEN BOZON / AFP)
Bertrand Cantat sort lundi 18 novembre son premier album depuis la mort de Marie Trintignant, un disque très personnel et forcément sujet à interprétation, dont l'écoute s'avère parfois dérangeante.
"Horizons" est en fait l'œuvre d'un duo, celui formé par Bertrand Cantat et le bassiste Pascal Humbert, qui se connaissent depuis de nombreuses années.
Après la séparation de Noir Désir fin 2010, les deux hommes ont enregistré dans le sud de la France, entourés de proches qui ont accompagné Cantat vers son retour à la musique : le metteur en scène Wajdi Mouawad et les membres du groupe Shaka Ponk.
Dans le long entretien qu'il a accordé le mois dernier aux Inrockuptibles, le chanteur confiait que l'idée de refaire un disque avait longtemps été "paralysante".
Des mots sujets à interprétation
"Il a fallu tout analyser - avec de l'aide, je ne le cache pas - pour recommencer : à quoi bon sortir un disque si c'est pour se faire défoncer ? Mais un truc a fini par surgir de ces questions, de ce combat", disait-il.
Dix ans après le meurtre de Marie Trintignant qui a valu à Bertrand Cantat d'être condamné à huit ans de prison (il a été libéré en 2007), le drame de Vilnius est toujours un sujet sensible dans l'opinion, comme l'ont montré les vives réactions provoquées par l'annonce de son retour.
Dans ce contexte, difficile d'écouter le disque sans que chaque mot de Bertrand Cantat soit sujet à interprétation, d'autant que le chanteur signe toutes les chansons d'"Horizons" à l'exception de la dernière. Une reprise d'"Avec le temps", de Léo Ferré.
La plupart des titres sont de poétiques réflexions souvent teintées de désespoir, qui témoignent du talent d'auteur intact de Bertrand Cantat, à l'image du premier extrait, la valse décharnée "Droit dans le soleil".
Mais deux textes écrits à la première personne, "Ange de désolation" et "Horizon", sont plus explicites.
Nichés au cœur du disque, entre deux interludes musicaux, ils reprennent les thèmes évoqués par Bertrand Cantat dans son interview aux Inrockuptibles: son amour pour Marie Trintignant, la perte qu'il ressent, ses idées suicidaires, la prison, son dégoût pour les médias.
Une écoute dérangeante, voire éprouvante
Sur des arrangements dépouillés, Bertrand Cantat chuchote à l'oreille de l'auditeur, pris à témoin pour entendre sa version de l'histoire. Une écoute dérangeante, voire éprouvante.
"Dors mon ange de désolation, rien ne pourra jamais nous enlever nos frissons", chante-t-il sur "Ange de désolation", évocation d'un amour défunt.
"En direct, notre cœur en dissection/Dans leur panier à ordures, il y aura cinq cent dix versions/Pour engraisser les porcs...", poursuit-il.
"Je sais qu'il faut se taire/Au loin le tonnerre gronde/Eradiqué du monde/Evincé de la terre", dit-il dans "Horizon", chanson sur ses années de prison à regarder le "ciel barbelé".
"Quel débris ou quel morceau de moi/d'abord te rejoindra", s'interroge-t-il.
Musicalement, Détroit reprend les choses là où les avaient laissées Noir Désir avec "Des Visages, des figures", publié en 2001. Ce dernier disque marquait un tournant dans la carrière du groupe, qui commençait à tourner son regard vers un univers plus large que le rock.
Dépouillé mais très délicatement orchestré, "Horizons" s'aventure du côté du folk, en mettent en valeur la voix éraillée de Cantat, intègre des boucles électro, évoque la transe orientale.
Sur "Le creux de ta main" et "Sa majesté" - féroce critique sociétale - Bertrand Cantat efface les dix dernières années, en retrouvant l'urgence rock et une certaine légèreté dans l'interprétation. Mais parce qu'elles sont en anglais, ce sont "Glimmer in your eyes" et "Null and Void" qui se détachent.
Rappelant fortement l'univers folk-rock de 16 Horsepower - l'ancien groupe de Pascal Humbert -, les deux titres sont ceux sur lesquels Cantat semble chanter le plus facilement. Comme libéré du poids des mots.
"Horizons", de Détroit, ou le retour musical réussi de Bertrand Cantat / metronews.fr
"Horizons", de Détroit, ou le retour musical réussi de Bertrand Cantat
Source : http://www.metronews.fr
Créé : 18-11-2013 06:00
CRITIQUE – Aucun album n'a autant fait parler de lui avant sa sortie dans l'histoire du rock français. "Horizons", de Détroit, le nouveau projet de Bertrand Cantat, avec Pascal Humbert, est son premier disque post-Noir Désir. Post-Vilnius aussi. A l'arrivée, 46 minutes de rock, teintées d'influences multiples, sur lesquelles le chanteur se livre avec une retenue aussi surprenante que séduisante.
Bertrand Cantat et son partenaire Pascal Humbert dans le clip de "Droit le soleil". Photo : Barclay
Et si on parlait (enfin) de musique ? Bertrand Cantat sait bien que ce premier album solo n'est pas tout à fait comme les autres. Qu'il est difficile de le glisser dans son lecteur CD sans penser à tout un tas de choses... qui s'effacent (presque) aussitôt dès les premiers accords de guitare et l'entrée en scène de cette voix. LA voix du rock français depuis la fin des années 1980. Le timbre de Cantat n'a guère changé, sinon plus fragile. Le verbe est précis, les rimes soignées, chaque mot est lâché avec l'intensité qui n'appartient qu'à son auteur. De qui, de quoi parle "Ma Muse" ?
"Ça m'inspire chaque fois que je respire ton essence complice, qui goutte à goutte, s'immisce, en moi", scande le chanteur sur ce titre qui gagne en intensité électrique au fil des minutes. On essaie d'imaginer à quoi aurait ressemblé à ce vrai-faux mid-tempo avec Serge Teyssot-Gay & co. Et puis on se laisse porter. Ecrit en anglais, "Glimmer in your eyes" évoque la poésie brute de Johnny Cash, embellie d'instruments à cordes et d'arrangement électroniques discrets. "Sometimes I wonder where you are", lance Cantat au(x) fantôme(s) qui hante(nt) ses nuits.
"Cherche ton horizon, entre les cloisons"
Sur "Terre Brûlante", le chanteur et ses nouveaux partenaires tissent une road song métaphorique sur laquelle flotte un parfum de western et de musique africaine. Une parenthèse dépaysante, suivie d'un interlude orageuse qui précède le diptyque majeur de l'album. Impossible d'écouter "Ange de Désolation" sans "avoir les poils". Au cœur de cette confession brute, qui s'adresse à l'être cher, ces paroles, terribles : "Tu sais maintenant de ce côté du monde on étouffe (…) en direct notre cœur en dissection / dans leur panier à ordures il y aura cinq cent dix versions / pour engraisser les porcs (…) Dors mon ange de désolation / rien ne pourra jamais nous enlever / nos frissons".
Et puis vient "Horizon", évocation sans fard de son séjour en prison. "Combien de temps déjà, combien de temps passé / dans ce tunnel sous la cour des cent pas éternels / éternellement enfoui derrière la porte close, et la vitre sans tain, la peau de quartz vert", chante le Bordelais. Puis plus loin : "le rythme carcéral passe par la tuyauterie / un dialogue de misère / pour dire qu'on est encore en vie". A mi-parcours, un bref orage de guitares retentit. Puis se dissipe d'un coup. "Cherche ton horizon, entre les cloisons", répète Cantat, comme un mantra.
"Ah aujourd'hui je sens que souffle la révolte"
La suite du disque n'atteindra jamais le même degré d'intensité. "Droit dans le soleil", le premier "single" paraît presque lumineux, au regard de la tempête qu'on vient de traverser. Enlevé, direct, "Le Creux de ta main" évoque le Noir Désir de la période Tostaky, tandis que Sa Majesté et sa basse rondelette ouvre un sillon groovy séduisant. "Ah aujourd'hui je sens que souffle la révolte. Ooh et puis non.. Ah quoi bon ? Sa Majesté domine bien son sujet", suggère Cantat, soutenu par Samaha Sam, la chanteuse de Shaka Ponk. Une allusion désabusée à la situation politique d'un pays dont il s'est (trop) mêlé par le passé ?
A bientôt 50 ans, le chanteur se raconte avec une pointe d'ironie sur l'entraînant "Null and Void", l'autre titre en anglais. "Here I Am, god knows I'm stranded in our times/ suffocated, a champion in is prime / Call me a computer illiterate", soupire le poète rock avant de clore l'aventure en revisitant l'un de ses maîtres, Léo Ferré. "Avec le temps, va, tout s'en va", éructe-t-il, alors qu'il avait été surprenant de retenue jusqu'ici. Tout s'en va, vraiment ?
Un artiste qui a encore des choses à dire
Avec ce disque d'une beauté brute, parfois troublante, Bertrand Cantat ne fera pas oublier Noir Désir. Evidemment. Ni les drames qu'il aborde avec un courage que certains qualifieront peut-être d'aplomb insupportable. D'un strict point de vue musical, "Horizons" n'en reste pas moins le retour réussi d'un artiste qui a marqué son époque. Et qui a encore des choses vraies à explorer et à exprimer, à l'heure des reprises sans âme et des télécrochets sans lendemain. Qu'on le veuille ou non.
L'ex Noir Désir Bertrand Cantat fait son retour avec le groupe Détroit et l'album Horizons dans les bacs lundi / France 3 Pays de la Loire
L'ex Noir Désir Bertrand Cantat fait son retour avec le groupe Détroit et l'album Horizons dans les bacs lundi
Source : http://pays-de-la-loire.france3.fr/
Douze ans après l'album "Des visages des figures", dix ans après le drame de Vilnius, Bertrand Cantat retrouve sa guitare, sa voix et de nouveaux horizons...
Par Eric Guillaud
Publié le 16/11/2013 | 11:16, mis à jour le 16/11/2013 | 11:26
Publié le 16/11/2013 | 11:16, mis à jour le 16/11/2013 | 11:26
© AFP / Sébastien Bozon
Tous ceux qui ont vécu les années 80, oui oui au siècle dernier, savent à quel point le groupe Noir Désir a radicalement modifié le paysage rock français. On sortait à grand-peine du mouvement punk, du No future asséné à tour de voix par des groupes venus principalement d'Outre Manche quand soudain surgit de Bordeaux un ovni rock aussi énergique que poétique.
Bien sûr, on ne comprenait pas tous les textes mais on sentait que quelque chose d'important se passait. Un choc !
Qui se souvient aujourd'hui du premier disque sorti en 1987, un vinyle, oui oui la chose ronde et noire avec des sillons, intitulé "Où veux-tu qu'je r'garde?". Six titres essentiels qui allaient sceller l'avenir du rock en France pour pas mal de temps.
Qui se souvient aussi des concerts de ces années-là dans des salles relativement modestes comme le cirque d'hiver à Elbeuf, charmante bourgade de Seine-Maritime ? 500 personnes à tout casser, 500 personnes abasourdies qui s'interrogeront pendant longtemps sur ce qu'ils avaient vu ce soir-là sur scène. Un miracle peut-être !
Mais je m'égare, la suite de l'histoire vous la connaissez. Six albums studio, un succès international, deux tours qui s'effondrent le jour de la sortie de l'album "Des Visages des figures" en septembre 2001...
Puis c'est le drame de Vilnius en 2003, la mort de Marie Trintignant, des années de prison pour le chanteur, le suicide de Kristina Rady, la dissolution de Noir Désir... et finalement le retour de Bertrand Cantat avec ce titre, "Droit dans le soleil", posté sur YouTube en septembre dernier, en éclaireur du premier album de Détroit...
Des frissons, forcément ! Chacun essaie de trouver dans ce titre des allusions au drame. Les paroles toujours aussi poétiques, sombres et mystérieuses de Bertrand Cantat y font forcément référence : "Tous les jours, on retourne la scène. Juste fauve au milieu de l'arène. On ne renonce pas. On essaie de regarder droit dans le soleil". Oui, droit dans le soleil pour trouver... un autre horizon "entre les cloisons". "Horizon" justement, deuxième titre de l'album dévoilé sur Internet le vendredi 15 novembre. Aucune ambiguïté, le passé proche du chanteur est là "derrière la porte close et la vitre sans teint (...) il ne fait jamais nuit sous ce jour de néon"...
"Je sais qu'il faut se taire, au loin le tonnerre gronde, éradiqué du monde, évincé de la Terre, cherche ton horizon entre les cloisons...", chante un Bertrand Cantat à nouveau inspiré après des années de chaos, de cauchemars et de doutes... Pascal Humbert, son complice dans l'affaire, n'y est pas pour rien...
Quand je vois à quel point je suis doué pour la vraie vie, je préfère encore être sur scène
Détroit bientôt sur scène ? On peut l'espérer, le supposer, au vu des déclarations du chanteur dans un entretien exclusif accordé à Jean-Daniel Beauvallet pour Les Inrockuptibles "C'est un espace qui m'est plus naturel que la vie... Quand je vois à quel point je suis doué pour la vraie vie, je préfère encore être sur scène (sourire)..."
Selon nos confrères de Metronews, un concert à La Cigale le 4 juin 2014 serait d'ores et déjà programmé...
5 albums de Detroit à gagner / blog.lesoir.be
C’est lundi que sort le nouvel album de Bertrand Cantat, cosigné avec Pascal Humbert sous le nom “Detroit”.
Après “Droit dans le soleil” et “Null & Void”, le Bordelais a dévoilé ce vendredi un titre, encore un, de son disque, “Horizon”, dans un registre toujours dépouillé, presque acoustique, dans un registre sombre, presque désespéré. Un titre qui fait explicitement référence à un séjour en prison. “Cherche ton horizon, entre les cloisons”, implore Cantat. La chanson vaut aussi pour son clip et sa montée en puissance rock, là où “Droit dans le soleil” s’empêchait de risquer la tangente.
“Il ne fait jamais nuit, sous ce jour de néons milles aiguilles ont surgi, sous les paupières closes” “Parfois la porte s’ouvre pour aller faire tourner ton fantôme sur lui-même sous un ciel barbelé”. Pas de doute, Cantat parle d’expérience (“Eradiqué du monde, évincé de la Terre”), plus explicitement dans ce titre que dans les précédents extraits dévoilés.
Tous les détails sur l’album, et le descriptif des morceaux, dans notre édition de 17h.
Le texte complet de “Horizon”
Combien de temps déjà combien de temps passé
dans ce tunnel sous la cour des cent pas éternels
éternellement enfoui derrière la porte close
et la vitre sans tain, la peau de quartz vert
Il ne fait jamais nuit
sous ce jour de néons
mille aiguilles ont surgi
sous les paupières closes
Parfois la porte s’ouvre pour aller faire tourner
ton fantôme sur lui-même sous un ciel barbelé
quartier de sol glacé, de haute sécurité
ce soir les chiens Ninja hurleront au sous-sol
Je sais qu’il faut se taire
au loin le tonnerre gronde
éradiqué du monde
évincé de la terre
Cherche ton horizon
entre les cloisons
Le rythme carcéral
passe par la tuyauterie
un dialogue de misère
pour dire qu’on est en vie
ou bien qu’on fait comme si
et qu’on sait que ça n’a plus
ni le moindre sens
ni la moindre importance
Qui de ma tête
ou de mon cœur va
imploser comme une étoile ?
quel débris ou quel morceau de moi
d’abord te rejoindra, te rejoindra
Cherche ton horizon
entre les cloisons
Au dehors le spectacle abject continue
et tous les doigts pointés en déluge de papier
envahissent les avenues
et tentent de boucher les pores de nos peaux
prière pour que jamais ils n’y arrivent
tout à fait
Cherche ton horizon,
traverse les cloisons…
L’album en écoute via Spotify
Nous avons écouté le nouvel album de Bertrand Cantat / leparisien.fr
Eric Bureau | Publié le 05.11.2013, 19h44 | Mise à jour : 06.11.2013, 00h07
Le nouvel album de Bertrand Cantat sort le 18 novembre. Nous avons pu l'écouter en avant-première.
«L’enfer est mien autant que le soleil». Dans sa première chanson dévoilée il y a un mois, Bertrand Cantat résume ce qui attend son nouvel album, en vente le 18 novembre. Même sous un nouveau nom et en duo avec le musicien Pascal Humbert, impossible d'aborder Detroit comme n’importe quelle nouveauté, de ne pas analyser son titre «Horizons», sa pochette dévoilant un chemin accidenté et aride sous un ciel menaçant, de ne pas décrypter le moindre mot, la moindre intonation.
C’est peu dire que le vrai retour de Bertrand Cantat à la musique suscite de la curiosité. Mais si l’on écoute son album pour ce qu’il est, 45 minutes finalement assez proches du dernier album de son ancien groupe Noir Désir, «Des visages, des figures», il y a aussi du soulagement à entendre ce chanteur majeur retrouver sa voix et sa voie. Car «Horizons» est un disque dense, cohérent, vibrant. Ses douze titres, dont deux instrumentaux et une reprise habitée de «Avec le temps» de Léo Ferré, laissent dès la première écoute une forte impression.
Sombre mais pas plombant. Comme sa pochette, la musique de Detroit laisse souvent passer la lumière. Les deux premiers extraits dévoilés, «Droit dans le soleil» et «Null and void», donnent une bonne idée du spectre couvert par l’album, du folk décharné du premier avec guitare acoustique et contrebasse, au rock franc du collier du second l’un des deux titres en anglais. Dans «Sa majesté», Detroit surprend avec des choeurs féminins soul, presque gospel, sur le refrain. Mais l’orage peut gronder, comme sur la complainte «Terre brûlante». Et le tonnerre éclater dans le final d’ «Horizon», une explosion d’épaisses guitares barbelées, et «Le creux de ta main», autre réussite qui rappelle «Un homme pressé» de Noir Désir.
Une chanson pour elle, une pour lui. Bertrand Cantat a longuement parlé aux «Inrockuptibles» il y a deux semaines. Mais selon son label, il ne donnera pas d’interview pour la sortie de son album. Peut-être parce qu’il dit tout ce qu’il a à dire d’intime dans deux chansons. A travers «Ange de désolation», difficile de ne pas entendre sur une douce mélodie une lettre d’amour à Marie Trintignant. «Te souviens tu des splendeurs nocturnes et des rires fous ? Et des éclats de vie rien qu’à nous. Dors mon ange de désolation, rien ne pourra jamais nous enlever nos frissons». Dans «Horizon», il évoque son incarcération et ses envies de suicide. «Qui de ma tête ou de mon coeur va imploser comme une étoile ? Quel débris ou quel morceau de moi d’abord te rejoindra?», crie-t-il, lui qui se sent «éradiqué du monde, évincé de la terre».
L’espoir malgré tout. On retrouve dans la plupart des textes - qu’il a tous écrits ou co-écrits- le mélange de poésie et de colère qui faisait déjà la marque de Noir Désir. Colère contre le(s) pouvoir(s) dans «Sa majesté», dont le «Your majesty, no future for you and me» fait penser au «Anarchy in the UK» des Sex Pistols. Contre les médias, surtout. Dans «Ange de désolation», il fait rimer «dans leurs paniers à ordures, il y aura 510 versions» avec «coeur en dissection» et dans «Horizon», il fustige les «doigts pointés» sur lui et «dehors, le spectacle abject continue». Bertrand Cantat ne cache pas ses tourments et ses douleurs. Mais au final, c’est l’espoir qui surnage de ces «horizons». «Je prends ce que tu donneras, maintenant je sais que tu es là?», chante-t-il dans «Ma muse». Bertrand Cantat l’a retrouvée cette muse, la musique. Et nous un grand chanteur.
LeParisien.fr
AUDIO - "Null and void", le nouveau single de Bertrand Cantat / metronews.fr
AUDIO - "Null and void", le nouveau single de Bertrand Cantat
Source : http://www.metronews.fr/
Source : http://www.metronews.fr/
Mis à jour : 04-11-2013 11:03
- Créé : 31-10-2013 15:53
ROCK - Le retour de Bertrand Cantat à la musique se précise. Après la ballade "Droit dans le soleil', l'ex-leader de Noir Désir vient de dévoiler un nouvel extrait plus agité, intitulé Null and void. L'album du duo Détroit sortira le 18 novembre.
Retour à la musique pour Bertrand Cantat. Après s'être longuement exprimé dans les colonnes des Inrockuptibles la semaine dernière, une interview qui n'a pas manqué de faire polémique, l'ex-leader de Noir Désir revient à ce qu'il sait faire de mieux.
Alors que l'album de son nouveau projet Detroit, qu'il a façonné avec le bassiste Pascal Humbert, est attendu dans les bacs pour le 18 novembre, un deuxième extrait vient d'être dévoilé, qui contraste avec le mélancolique Droit dans le soleil. Intitulé Null and void, ce titre très réussi dans la langue de Shakespeare évolue à mi-chemin entre le grunge de Nirvana et les envolées poétiques de Radiohead.
De quoi faire espérer aux fans de Noir Désir un retour à des mélodies plus électriques. L'album, qui s'appellera Horizons, devrait ensuite être défendu sur scène au cours d'une tournée à travers la France.
Bertrand Cantat (détroit) nouvel album : Horizons! / electrypop.com
Bertrand Cantat (détroit) nouvel album : Horizons!
Source : http://electrypop.com
Source : http://electrypop.com
Posted on October 23, 2013 by electrypop
© Barclay
Il aura fallu 12 ans pour que Bertrand Cantat revienne dans la lumière, si il y a eu quelques collaborations avec le duo malien Amadou et Mariam, et le groupe électro rock Shaka Ponk, il ne s’agissait que de quelques vagues apparitions, certes bienvenues mais l’homme celui que l’on a connu durant les années Noir Désir, les années Rock de notre adolescence ne s’était pas encore vraiment engagé dans une direction bien déterminée.
Avec ce nouveau projet musical nommé “Détroit” en collaboration avec Pascal Humbert,(connu pour son travail avec le groupe de Rock Passion Folder fondé dans les eighties).
Bertrand Cantat annonce donc officiellement son retour!
Le tout premier extrait “Droit dans le soleil”de l’album à venir “Horizons” à été mis en ligne sur youtube le 30 Septembre accompagnié d’une vidéo filmée à la campagne (par une production Parisienne).
Le titre surprend dés la première écoute avec cette polka mélancolique et entraînante, troublée par l’atmosphère sombre de la contrebasse qui va particulèrement se faire devenir inquiétante de la 2:55 min jusqu’à la 3:11 min.
“Regarder droit dans le soleil”, un soleil noir semble t’il où se mêle visions troubles et pensées désorientées, dans un texte poignant parfois saignant qui prend toute sa splendeur avec le son brut et acéré de cette contrebasse à la fin de la chanson (à la 3:19min.)
L’abum “Horizons”sort le 18 Novembre et vous pouvez déjà le précommander via amazon: http://amzn.to/16sXbhc
s’en suivra une tournée en 2014 (dates à paraître bientôt).
s’en suivra une tournée en 2014 (dates à paraître bientôt).
Set list de l’album “Horizons”
1. Ma muse
2. Glimmer in your eyes
3. Terre brûlante
4. Détroit – 1
5. Ange de désolation
6. Horizon
7. Droit dans le soleil
8. Détroit – 2
9. Le creux de ta main
10. Sa majesté
11. Null and void
12. Avec le temps
13. Sonic 5
2. Glimmer in your eyes
3. Terre brûlante
4. Détroit – 1
5. Ange de désolation
6. Horizon
7. Droit dans le soleil
8. Détroit – 2
9. Le creux de ta main
10. Sa majesté
11. Null and void
12. Avec le temps
13. Sonic 5
Label: Barclay
Electrypop Article © 2013 all rights reserved
L'impossible écoute innocente / A peu près rien
A peu près rien
Source : http://apeupresrien.blogspot.fr/
mardi 1 octobre 2013
L'impossible écoute innocente.
Trois temps, valse morne, sobre, pas un cri, pas un mot plus haut que l'autre, Bertrand Cantat chuchote plus qu'il ne chante. Avec le bassiste Pascal Humbert, il forme un duo triste et bucolique : les deux hommes sont filmés dans un jardin inondé de lumière tandis que Cantat poursuit son chuchotement, la voix brisée, sans jamais avoir un regard pour la caméra et pour ceux qui l'écoutent de l'autre côté du miroir.
C'est la première fois, à ma connaissance, qu'un chanteur condamné pour meurtre et soupçonné d'avoir poussé sa femme au suicide revient devant son public. Qui ressent quoi ? Partout, les impressions fusent, chacun la sienne, en conscience : dégoût, fascination, malaise, joie des retrouvailles, indifférence. Moi, en tant qu'ancien fan amateur, qui, sans tomber dans l'outrance, a longtemps tenté d'être désinvolte et de n'avoir l'air de rien, je ne sais pas quoi penser ni ressentir.
J'aimerais m'en foutre, adorer ou haïr. Je suis perdu quelque part dans le triangle formé par ces trois points de la géographie humaine.
Ça commence par ces mots : « Tous les jours, on retourne la scène, juste fauve, au milieu de l'arène, on ne renonce pas, on essaie, de regarder droit dans le soleil. » Bordel, je n'écoute pas. Première strophe et première gamelle : pendant que Bertrand Cantat regarde droit dans le soleil, moi, je regarde droit dans Bertrand Cantat.
Malgré ou à cause de la simplicité travaillée de ce clip, Cantat, qu'il le veuille ou non, me force à le regarder. Impossible de ne pas scruter la contrition dans son visage, de soupeser sa bouille hirsute de vieux hérisson triste écrasé dix fois, cernes noirs, paupières alourdies, joues bouffies mangées par une barbe blanchie au menton, dents jaunies, la viande labourée par les années de taules, les clopes, la violence, la douleur, le temps. Ce n'est plus un chanteur, c'est un accident de voiture sur la voie opposée et je freine.
Et tandis que la chanson imprime son rythme lancinant, me voilà transformé en vérificateur officiel de la douleur d'autrui. Le petit contremaître de la souffrance et de la rédemption qui sommeillait s'en va poinçonner le ticket d'un œil inquisiteur. Alors ? Alors ça va, validé, il a pris cher, il porte les stigmates du malheur, et ça, c'est de la souffrance en bonne et due forme mon bon monsieur, tout est en ordre, le mec a une sale gueule, la morale est sauve.
A la fin du clip réalisé avec Amadou et Mariam, avec qui il a travaillé, le chanteur souriait et cette gaieté bonhomme avait provoqué chez moi un triple hashtag mental : #malaise, #OMG, #WTF. Ce n'est écrit dans aucun code pénal, mais un meurtrier perd le droit de sourire. Qu'importe si l'homme a déjà payé le prix de son crime, le peuple fâché lui rendra au moindre faux pas la monnaie de sa rage. Au moins la moitié du peuple.
Car il y a ceux qui s'enthousiasment sur les réseaux sociaux et ne cachent pas leur plaisir de retrouver les accents brisés du héraut des sombres héros. La même joie volontairement amnésique irradiait le public devant ses prestations aux Eurockéennes de Belfort ou ses apparitions au Zénith de Paris, avec les groupes Eiffel ou Shaka Ponk, comme si de rien n'était et cette ferveur était pour beaucoup encore plus insupportable qu'un sourire de Cantat en Afrique.
Moi, ex-fan transi refroidi, j'oscille entre l'entrain mesuré et la culpabilité rentrée d'aimer encore ce qu'il chante. Tant qu'il ne sourit pas, tant qu'aucun public ne manifeste sa joie, ça passe, limite, mais ça passe. Car Cantat est triste et la contrebasse crève les cœurs : « Tourne, tourne la terre, tout se dissout dans la lumière, l'acier et les ombres qui marchent à tes côtés... » Et la valse funéraire s'élance un peu plus haut, jolie, ciselée, toujours chuchotée, poétique, cryptique aussi, mais juste assez claire par instants pour que l'on saisisse l'essentiel. Ou que l'on croit l'avoir saisi.
C'est l'autre tapis dans lequel je prends une gamelle : après avoir sondé sa mine, je creuse ses mots pour y trouver Vilnius, Marie Trintignant, ou sa femme Kristina Rady qui s'est suicidée en 2010. Un instant et le soleil devient le symbole de l'espoir, l'instant d'après, celui de l'aveuglement. Je cherche, je décode. Sauf qu'il ne s'agit pas d'un jeu poétique et littéraire comme autrefois, à l'époque de Tostaky ou de 666.667 Club, mais plutôt la lecture, entre les lignes, du témoignage de l'acteur principal d'un fait divers, voire de deux, et de ce qu'il en reste plus de dix ans après, regrets, débris. #voyeurisme et #malaise.
Et même après trente écoutes, le diable est toujours là, à sa place, cramponné au texte et aux sons. Le long message de détresse de sa femme ondule, murène translucide, dans ces eaux menaçantes. Comment séparer la chanson de l'homme et l'homme de ses actes ? Comment écrire sur la chanson sans écrire sur l'homme ? Comment apprécier la chanson sans tomber dans l'empathie ? Sur les réseaux, les fans en appellent à Céline, à la compartimentation entre l'homme et son œuvre, mais Céline ne chantait pas en public et puis Céline est mort, comme François Villon ou Le Caravage.
Finalement, le châtiment de Bertrand Cantat, c'est peut-être simplement ça : l'impossible écoute innocente.
Quoi qu'il fredonne, on analysera ses mots sous le prisme de son crime et il sera condamné, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Évidemment par ceux qui n'admettent pas qu'il puisse « reprendre » sa vie après avoir pris celle de Marie Trintignant.
Mais aussi par ceux qui le défendent ; « Il a purgé sa peine », a lancé la ministre de la culture Aurélie Filippetti le jour du lancement de la chanson, le punaisant d'un mot sur la planche de liège de sa nouvelle condition : non plus celle de chanteur écorché vif, mais bien celle de chanteur-meurtrier-qui-a-payé-sa-dette, voire de chanteur-meurtrier-mais-qui-écrit-de-belles-chansons-quand-même.
Bah voilà. Il me faudra encore du temps avant de pouvoir réécouter Cantat sans tomber dans les ravins. Et il lui en faudra sûrement autant avant de cesser de s'aveugler dans le soleil pour nous regarder en face, nous, ses ex-fans, ses avocats, ses juges, ses procureurs et ses bourreaux.
Le casse-tête Cantat / telerama.fr
Le casse-tête Cantat
Source : http://www.telerama.fr/
Décadrage | Bertrand Cantat a donc fait un retour médiatisé et mis en scène avec la chanson “Droit dans le soleil”. On a beau essayer d'écouter, ça ne passe pas vraiment. Sans doute un problème de décence.
Le 01/10/2013 à 16h41- Mis à jour le 02/10/2013 à 17h28
Valérie Lehoux
Le 01/10/2013 à 16h41- Mis à jour le 02/10/2013 à 17h28
Valérie Lehoux
Bertrand Cantat, Droit dans le soleil. DR
Il s’est pris un petit coup de vieux, non ? Sur la vidéo qui a scellé son retour, Bertrand Cantat n’a plus son allure de rock star, renversante de beauté et d’assurance. Les poches sous les yeux, le regard un peu vide, les poils blancs sur un menton moins ferme qu’hier, le rendent plus humain. Presque un nounours qu’on aimerait consoler de ses gros chagrins. Parce qu’en plus, il a l’air d’en avoir, du chagrin.
Le bientôt cinquantenaire, qui gratte la guitare à la manière d’un Brassens débutant, perché sur un banc, entonne d’une voix plaintive une valse à trois temps : il veut, chante-t-il, « regarder droit dans le soleil » – comprendre : sortir de l’ombre, repousser ses côtés sombres. La chanson, dépouillée et mélancolique, annonce un album, Horizons (allégorie, quand tu nous tiens), qui paraîtra le 18 novembre sous le nom de son nouveau groupe, Détroit. La date de sortie initialement prévue, une semaine plus tard pour accrocher les pré-achats de Noël, correspondait à la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes... Après les circonstances de la mort de Marie Trintignant, ça la fichait mal.
Fantômes
De toute façon, on aura beau tourner, détourner, contourner le sujet, se répéter que Cantat fait son métier en toute légalité, on ne pourra jamais prétendre l’écouter en oubliant le reste. Même en s’attachant au seul contenu de sa chanson, on retombe dedans : tout le monde y lit son envie de renaissance et y voit le fantôme de Marie Trintignant. Peut-être même aussi celui de Krizstina Rady, l’épouse suicidée. Plus rien n’est anodin. On avait déjà eu cette sensation en janvier dernier, à Bercy, lorsque Cantat était venu interpréter Avec le temps lors d’un concert de Shaka Ponk. « Avec le temps, va, tout s’en va »... L’élégance même. Mais il aurait chanté Dis quand reviendras-tu, cela aurait été pire. Même Viens boire un petit coup à la maison serait mal passé.
En tout cas, qu’on ne s’y trompe pas : sous la chanson dépouillée d’aujourd’hui et son clip, façon vidéo amateur, Cantat n’affiche pas profil bas. Son single a bénéficié du même lancement que celui d’un McCartney. Il sort chez Barclay, label historique de Noir Désir, et département d’Universal dont le chanteur avait bruyamment critiqué en 2002 la stratégie de « ramifications, absorptions, profits » – qui ne s’est pas arrangée depuis. Une tournée est même déjà annoncée pour le printemps 2014. Plusieurs producteurs ont été sollicités.
On ne refait pas le passé. Pendant plus de dix ans, le magnétique Cantat aura marqué le rock français, et enflammé ses fans, nombreux. Depuis, des milliers d’autres chansons ont vu le jour, sans lui, et certaines, magnifiques, ont à leur tour bouleversé des milliers d’existences. Des grands disques, on en a tant à se mettre dans l’oreille et le cœur que l'on manque même de temps pour les écouter tous. Et des grands artistes, on en a tellement à aimer ; ils nous consolent de bien des choses. Bertrand Cantat, lui, garde des inconditionnels, férocement protecteurs ou étrangement fascinés. La décence ne se décrète pas, elle est affaire personnelle. Attention quand même : à trop regarder droit dans le soleil, on finit par s’aveugler.
Bertrand Cantat, le jour d'après / metronews.fr
Bertrand Cantat, le jour d'après
Source : metronews.fr
Mis à jour : 01-10-2013 16:22
- Créé : 01-10-2013 14:28
ROCK - Au lendemain de la publication du nouveau single de Bertrand Cantat, "Droit dans le soleil", le patron de son label a réagi sur RTL, évoquant notamment le futur plan promo autour de la sortie de l'album le 18 novembre.
On parle beaucoup de Bertrand Cantat depuis quelques jours. La sortie de son nouveau single, Droit dans le soleil, premier extrait dépouillé d'un album solo qui sortira sous le nom de scène de Détroit, s'avère assez mouvementée. Mais comment se porte l'ex-leader de Noir Désir, qui allait forcément déchaîner les passions avec ce retour ? "Il alterne avec des moments d'euphorie, mais globalement c'est quelqu'un qui souffre énormément et qui porte le poids de ce qu'il a fait depuis 10 ans", a réagi Olivier Caillart, directeur général de Barclay, à l'antenne de RTL.
Seulement des émissions musicales
La maison de disques historique de Noir Désir devait forcément s'attendre à une telle vague de commentaires. "On savait que la sortie du single allait susciter beaucoup de réactions, confirme le boss du label. Il n'a pas peur mais il voit bien que depuis dix ans les moindres faits et gestes suscitent beaucoup de réactions. Il attend surtout de voir si les gens adhèrent à son nouveau projet."
Si on sait déjà que Bertrand Cantat partira en tournée, peu d'informations ont circulé sur un éventuel plan promo. "Comme à l'époque de Noir Désir, il va faire très peu de choses, annonce Olivier Caillart. On va essayer de se concentrer sur des émissions qui resteront dans un cadre strictement musical. C'est évident que c'est un projet difficile à gérer, il fait partie des gens qui pensent qu'il a le droit à une dernière chance." En attendant, le public semble adhérer à ce nouveau projet puisque le titre se classe actuellement à la deuxième position sur iTunes. L'album en question, intitulé Horizons, sortira le 18 novembre.
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